En convoquant hier une nouvelle fois le conseil municipal un jour de semaine en pleine journée (9h45), l’actuel Maire a confirmé l’usage de cette exception clamartoise qui lui permet ainsi d’évincer du débat les nombreux détracteurs des décisions de sa majorité, qu’il s’agisse de l’aménagement de la place de la gare, de la destruction des immeubles I3F du Pavé Blanc ou encore de la hausse brutale des tarifs des services municipaux. Cette pratique place également dans la difficulté les élus de l’opposition municipale qui doivent organiser, au tout dernier moment puisqu’ils ne sont informés que 5 jours avant le conseil, leur absence auprès de leur employeur.
Au-delà de cet horaire totalement inadapté pour la tenue d’un conseil municipal, le Maire a également pris pour habitude de ne réunir qu’une fois tous les trois mois les élus ce qui entraîne un ordre du jour particulièrement chargé et nuit fortement à la qualité des travaux du conseil.
L’ambiance de ce conseil a été une nouvelle fois tendue et peu propice aux échanges constructifs : L’actuel Maire a continué de se montrer extrêmement agressif et sarcastique avec les élus de l’opposition et n’a pris la peine de répondre à nos questions que très rarement. Pour celui-ci, la rengaine est maintenant connue : toutes les responsabilités doivent reposer sur la politique du Gouvernement ou celles de ses prédécesseurs à la Mairie de Clamart.
Voici les principaux points qui ont été abordés :
1 / Un PLU arrêté après une concertation bâclée
Une nouvelle fois, les clamartois n’ont pas été écoutés dans l’élaboration de ce document d’urbanisme essentiel. Il ressort notamment du projet de l’actuel Maire :
a) Une sur-densification de la commune :
La zone « UA » se trouve étendue dans le quartier de la gare ainsi qu’aux 3F afin de permettre une densification beaucoup plus importante.
Concernant les bâtiments I3F du Pavé Blanc, l’actuel Maire a réaffirmé son objectif de détruire les 700 logements sociaux pour ensuite reconstruire un nombre de logements bien plus grand.
On notera également un transfert de surfaces importantes (terrains EDF, « Noveos » ou le long de la RD 906), aujourd’hui affectées à de l'activité économique, vers du logement. Des milliers de logements supplémentaires pourront ainsi y être construits.
On constate que l’objectif principal de la modification du PLU est bel et bien de livrer la ville aux promoteurs privés.
b) Un déséquilibre entre habitat et emploi :
En réservant moins de terrains à l’activité économique, l’actuel Maire fait le choix qu’il y ait moins d’emplois et plus d’habitants dans notre commune. Nous avons pourtant déjà à Clamart un ratio dégradé de 0,7 emploi pour 1 actif.
Cette décision aura de lourdes conséquences sur les recettes fiscales de la commune avec, d’une part, moins d’impôts payés par les entreprises et, d’autre part, plus de charges pour la Ville pour notamment accueillir les nouveaux enfants dans les crèches et les écoles.
c) Des réserves pour les futurs équipements publics abandonnées
Des réserves foncières, destinées depuis plusieurs années à la réalisation de nouveaux équipements publics, et qui pourraient pourtant se révéler fort utiles avec l’augmentation massive de population programmée par l’actuel Maire sont abandonnées : Rue des Garements pour une future école (Mais il est vrai que le maire préfère implanter les nouvelles écoles le long des voies de chemin de fer... Cf. le futur quartier de la gare) ou pour un nécessaire quatrième collège, sentier des Montroux.
d) Abandon des dispositifs favorisant la réalisation de logements sociaux
Jusqu’à maintenant, toutes les opérations de plus de 1 500 m² devaient nécessairement prévoir 30 % de logements sociaux. L’actuel Maire a repoussé ce seuil jusqu’à 4 000 m², ce qui vide la mesure de sa portée. En effet, il y aura très peu d'opérations concernées et cela ne favorisera pas en outre une répartition équilibrée des logements sociaux au sein des différents quartiers, pourtant essentielle en matière mixité.
Une enquête publique sur ce projet de PLU se déroulera en 2016 et nous pourrons continuer à nous opposer à cette vision sur-densificatrice de l’avenir de notre commune.
2/ Rue de Verdun : Modification de la déclaration d’utilité publique
L’actuel Maire a choisi d’abandonner le projet de Maison d’Accueil Spécialisé (M.A.S - pour la prise en charge des personnes handicapées) ainsi que celui de création d’une résidence étudiante. Avec la fermeture de « l’Autrement Bon », nous avions déjà pu constater que la prise en compte du handicap n’était pas la priorité de la nouvelle équipe municipale. En parallèle, il a été décidé d’augmenter le nombre de logements qui passe de 90 à 138 au sein du projet d’aménagement de la rue de Verdun.
On constate que l’on passe d’un projet à caractère social à un projet une nouvelle fois très majoritairement tourné vers la promotion privée. On peut donc désormais légitimement s’interroger sur la pertinence de recourir à une déclaration d’utilité publique avec expropriations si les principaux bénéficiaires du projet sont des promoteurs privés. En outre, là encore, l’augmentation importante du nombre de logements ne se fera pas sans poser des difficultés en matière d’accueil dans les crèches et les écoles ou encore de stationnement et de circulation des habitants.
3/ La présentation de l'audit sur le personnel
Il ressort clairement que l’actuelle équipe municipale va continuer ses coupes brutales dans les dépenses de personnel : réduction d’effectifs, non renouvellement des contrats à durée déterminée, non remplacements des départs… et ce, en dépit de toutes les difficultés que cela posent pour la qualité du service public. Si les effets les plus visibles apparaissent déjà dans les écoles, les crèches ou sur la propreté de nos rues, tous les services publics municipaux sont concernés.
En plus du manque croissant d’effectifs et donc de l’augmentation de leur charge de travail, la pression exercée sur les personnels et le management brutal conduisent à une véritable souffrance au travail pour de nombreux agents.
4/ Les tarifs municipaux
Le Maire persiste et signe : Il maintient la hausse scandaleuse de 40% des tarifs de la restauration scolaire. Devant l’exaspération des parents, celui-ci a proposé un artifice et consent une petite ristourne de 10% pour ceux qui s’abonneraient à l’année. Dans ce cas précis, l’augmentation reste tout de même de 30 % et, si l’enfant est absent, le repas n'est pas remboursé aux parents. J’ai donc une nouvelle fois demandé à ce que l’on revienne à la pratique antérieure, qui consistait en une augmentation égale à l’inflation, soit 1 ou 2 % de hausse selon les années.
Force est de constater que les conseils municipaux se suivent et se ressemblent : Des décisions qui menacent notre cadre de vie sont arrêtées, sans tenir compte de l’inquiétude et des protestations des habitants. Je continuerai à dénoncer ces choix et à formuler des contre-propositions pour l’avenir de Clamart.