J'ai organisé hier soir à Clamart, dans le cadre de l'Union des Elus Socialistes et Républicains du 92 (UDESR 92), une réunion publique sur le projet de "Grand Paris" de M. Sarkozy.
J'avais convié à cette réunion, qui a rassemblé une centaine de participants, Jean Paul Planchou, Président du groupe socialiste au Conseil Régional d'Ile de France.
Il a été naturellement question de la reprise en main actuelle par le Président de la République des grands dossiers d'aménagement de notre Région dans le cadre du "Grand Paris".
Nos échanges ont mis en évidence les visées politiciennes du "Grand Paris" du Président Sarkozy qui n'acceptent pas que les Franciliens aient majoritairement choisi de confier leur avenir à la Gauche (6 départements franciliens sur 8 dont Paris ainsi que la Région Ile de France sont présidés par la Gauche).
En effet, les projets qu'il développe au travers du "Grand Paris" ne répondent absolument pas aux attentes des habitants de notre Région. Tous ses efforts se concentrent sur le développement économique de pôle dont certains comme La Défense sont déjà au bord de l'asphyxie et l'unique réponse apportée à nos besoins en transports collectifs réside dans un métro automatique destiné aux hommes d'affaires les plus préssés.
Nous devons rester mobiliser et continuer de soutenir les projets du Conseil Régional d'Ile de France :
- Le plan de mobilisation pour les Transports adopté par la Région et qui prévoit la réalisation à l'horizon 2020 de très nombreux projets (Arc Express : Métro circulaire autour de Paris en proche banlieue, Prolongation de la ligne 14 pour désaturer la ligne 13, prolongation du RER à l'ouest, création de plusieurs lignes de tramway, modernisation des RER A, B et D, mise en place des nouveaux transiliens...).
- Le Shéma Directeur d'Aménagement de la Région Ile de France (SDRIF) qui trace les grandes lignes du développement de l'agglomération francilienne jusqu'en 2030. Un document qui, à la différence du projet de "Grand Paris", a été élaboré en concertation avec les élus de terrain. Il prévoit un développement équilibré de notre Région en termes de logements, d'emplois, de transports ou encore d'environnement.
Monsieur Sarkozy continue donc de dépouiller les collectivités locales de leurs compétences. Il s'agit là d'une régression démocratique sans précedent. En supprimant la clause de compétences générales des Départements et des Régions, le Président de la République veut leur ôter leur liberté d'initiative.
Conjointement à ce phénomène de recentralisation, le Président de la République poursuit le désengagement de l'Etat et continue d'étrangler financièrement les collectivités locales. Dernière illustration en date : La suppression de la taxe professionnelle qui ne sera compensée intégralement que durant un an. Une décision scandaleuse qui a même poussé Alain Juppé, en tant que Président de la Communauté d'Agglomération de Bordeaux, à sortir de sa réserve et à déclarer que M. Sarkozy "se moquait du monde" ! Cette attitude de l'Etat vis-à-vis des collectivité locales risque de conduire inéxorablement à une hausse des impôts locaux dans toutes les collectivités, de Droite comme de Gauche.
Enfin, pour achever sa démarche de concentration du pouvoir, le Président de la République réalise un nouveau Hold-up avec sa réforme du mode scrutin. Le mode d'élection des futurs conseillers territoriaux au scrutin majoritaire uninominal à un tour favorisera résolument un seul parti politique : l'UMP.