L’an passé, le Sénat a pleinement joué son rôle dans l’élaboration d’une métropole à Paris et en première couronne. Le 1er janvier 2016, un unique établissement public de coopération intercommunale (EPCI) se substituera aux 17 intercommunalités déjà existantes. Dotée de compétences et de ressources financières importantes, la future métropole aura les moyens de relever le défi de l’aménagement de la zone la plus dense d’Ile de France, notamment en matière de logement où les attentes des habitants sont fortes.
Certains veulent détricoter le projet de métropole
Lors du débat parlementaire, les opposants au projet ont tenté de l’affaiblir et d’en faire une simple fédération d’intercommunalités. En vain. Une majorité, transpartisane, s’est dégagée en faveur d’une véritable métropole intégrée qui refuse désormais le « chacun chez soi ». Les opposants à la future métropole n’ont cependant pas renoncé et reviennent à la charge au sein de la mission de préfiguration de la métropole.
Le gouvernement, soucieux de demeurer à l’écoute des futurs acteurs de l’institution, a en effet demandé aux élus membres de la mission de préfiguration de faire des propositions pour permettre la mise en œuvre du dispositif législatif voté l’an passé. Nous devons nous montrer attentifs à celles-ci. Notamment quand elles permettent aux conseils de territoire, regroupement de communes d’un minimum de 300 000 habitants, de mieux gérer les équipements publics et leurs personnels. Nous pouvons également l’être quand elle suggère l’élaboration d’un plan local d’urbanisme (PLU) à l’échelle de ces conseils de territoire, défini dans le cadre d’un schéma de cohérence territoriale (SCOT) métropolitain suffisamment prescriptif.
Préserver l’esprit de la métropole
Mais nous devons impérativement nous garder de faire des conseils de territoire des établissements public de coopération intercommunale dotés d’un levier fiscal. Cela irait à l’encontre de l’idée même que nous nous faisons d’une métropole et de la solidarité qu’elle implique.
Comment concevoir une métropole à Paris composée en son sein de territoires riches pratiquant assurément un dumping fiscal au détriment de territoires pauvres ? Cela conduirait inéluctablement au maintien, voir à l’aggravation, des inégalités existantes.
Une telle décision conduirait enfin à l’anéantissement de nos efforts de simplification en créant un échelon de décision supplémentaire à Paris et en petite couronne, le cinquième. Nous voulions alléger le « Mille-feuille » ? Et, in fine, nous rajouterions un étage à la « pièce montée »… Absurde. Nous serions la risée de nos concitoyens.
Nous étions, il y a un an, une majorité dans l’hémicycle du Sénat à refuser la persistance de ces indécents contrastes qui affectent nos territoires. Le projet de métropole du Grand Paris peut et doit encore connaitre des évolutions. Mais doter les conseils de territoire d’un statut d’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre serait mortifère pour les objectifs que nous nous sommes fixés.