Rapporteur de la commission des Lois sur la proposition de loi centriste des sénatrices Muguette Dini et Chantal Jouanno, tendant à modifier le délai de prescription de l’action publique des agressions sexuelles, j'ai déposé deux amendements, soutenus par le Groupe socialiste.
La France s’est dotée d’un dispositif répressif sévère à l’encontre des auteurs de violences sexuelles. Toutefois, les délais de prescription de ces faits, pourtant dérogatoires lorsque la victime est mineure, peuvent paraître inadaptés.
En effet, le traumatisme subi lors d’une agression sexuelle se traduit souvent par une amnésie dissociative, plaçant la victime dans l’impossibilité de dénoncer les faits pendant une période parfois très longue.
Les sénatrices Muguette Dini et Chantal Jouanno proposaient de repousser le point de départ du délai de prescription au jour où la victime était en mesure de dénoncer les faits qu’elle a subis. Cela présente plusieurs difficultés sérieuses, notamment sur le plan constitutionnel.
Afin de mieux tenir compte de ces phénomènes d’amnésie traumatique, tout en faisant reposer le dispositif sur des fondements juridiques solides, j’ai décidé de déposer deux amendements. Ces derniers ont pour objectif de rallonger le délai de prescription applicable aux violences sexuelles commises sur des mineurs, en le portant à 30 ans pour les faits aujourd'hui prescrits par 20 ans et à 20 ans pour ceux aujourd’hui prescrits par 10 ans.
Soutenus par le Groupe socialiste, ces amendements ont été adoptés ce matin en Commission des lois et seront débattus cet après-midi en séance publique, lors de l'examen de ce texte.
Retrouvez ici les deux amendements que j'ai déposé, ainsi que l'article du Monde, qui revient sur cette proposition de loi