L’article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 rappelle que le premier devoir des responsables politiques est de garantir la sûreté des citoyens. Les problèmes liés à la sécurité doivent donc être traités avec attention et discernement.
Une récupération politicienne de la droite
Je constate malheureusement que la droite est plus encline à s’emparer de ces questions à des fins électorales, qu’à proposer des solutions efficaces. S’appuyer sur les faits divers pour empiler les effets d’annonce est une méthode qu’affectionne particulièrement l’UMP, au niveau local comme au plus haut niveau de l’Etat.
On ne compte plus les déclarations à la hâte du président sortant au lendemain d’évènements médiatiques, et qui n’ont pas été suivies d’effets. En matière de sécurité, son bilan n’est d’ailleurs pas fameux : atteintes aux personnes en nette progression (+20% en 10 ans), 13 000 suppressions de postes dans la police et la gendarmerie...
L’UMP Clamartoise se complait quant-à-elle à relayer le moindre article de presse relatant un acte délictueux dans notre commune pour attaquer la politique menée par la municipalité.
Le procédé est malhonnête. Pour ne reprendre que la rubrique « Faits Divers » du Parisien des dernières semaines, les articles sur l’agression d’une femme âgée à Boulogne, sur le braquage d’une bijouterie à Chatillon, ou le meurtre d’une femme à Neuilly-sur-Seine reflètent-ils la politique de certains maires UMP en matière de sécurité ? Evidemment non.
De surcroit, il contribue à renforcer injustement le sentiment d’insécurité. Parler ainsi « d’énième braquage à Clamart » alors qu’une baisse significative des vols à mains armées a été constatée en 2011 (-68%) relève tout bonnement de la manipulation.
La politique de sécurité menée à Clamart
Les chiffres sont têtus. Avec un taux de criminalité en dessous de 50 pour 1000 habitants, Clamart demeure l’une des villes les plus sûres du département.
Ces bons chiffres ne doivent toutefois pas masquer une dégradation de la sécurité en 2011 par rapport à 2010. Un phénomène partagé par toutes les communes d’Ile de France quelles que soient leur sociologie ou leurs couleurs politiques, et principalement lié à la crise économique.
Nous avons la chance de vivre dans une commune relativement calme et paisible, et je n’accepterai pas qu’il en soit autrement. C’est pourquoi nous menons depuis 10 ans une politique volontariste pour garantir la tranquillité des clamartois.
En étroite collaboration avec la Police Nationale, la municipalité effectue de nombreuses actions de prévention de la délinquance.
Les arrêtés municipaux visant à limiter la vente d’alcool en soirée et à en interdire la consommation sur la voie publique participe également à cet objectif.
Nous avons enfin renforcé les effectifs de la garde municipale (12 agents contre 5 en 2001) pour permettre à la Police Nationale de se concentrer sur sa mission de sécurité.
La commune ne peut se substituer à l’Etat
Car la sécurité relève bien de la compétence de l’Etat et la progression de l’insécurité est le résultat de la réduction des moyens de la Police Nationale.
En quatre ans, 300 postes de policiers ont été supprimés dans les Hauts-de-Seine. Le nombre d’agents affectés à Clamart est passé de 130 en 2002, à 100 aujourd’hui. Un manque de moyen dramatique pour un commissariat qui gère également la commune du Plessis-Robinson, soit 80 000 habitants. Il faut d’ailleurs rendre hommage aux policiers clamartois, qui malgré des conditions de travail difficiles, ont fait progressé le nombre de faits élucidés en 2011.
La vidéosurveillance, qui impose aux communes un coût exorbitant, relève également du désengagement de l’Etat. Pour 100 euros investis, 30 euros doivent en effet être remis sur la table chaque année pour le fonctionnement du système. De surcroit, ce transfert de charges de supplémentaire ne s’accompagne pas de résultats probants. Avec un million d’euros consacré par an à son dispositif de vidéosurveillance, la ville de Saint Etienne estimait en 2008 qu’il avait seulement permis de repérer 1% des crimes et délits poursuivis par la Police. La même année, Scotland Yard déplorait le faible effet préventif de la vidéosurveillance et estimait à 3% les délits résolus à l’aide de caméras en Grande Bretagne, un pays qui a concédé des investissements colossaux en la matière.
Selon une première estimation, l’investissement dans un système de vidéosurveillance qui couvrirait Clamart se chiffre aux alentours des 4 millions d’euros, soit le coût de construction d’une école d’une dizaine de classes. D’une part, il s’agit d’un lourd investissement pour un système d’une efficacité discutable. D’autre part, ce n’est pas aux communes de supporter ces frais, mais bien à l’Etat comme c’est d’ailleurs le cas pour la ville de Paris qui bénéficie d’un statut particulier.
Je ne suis pas défavorable à la vidéosurveillance par principe. Elle est appropriée sur des secteurs bien précis, tels que les lieux fermés (parkings et médiathèques). Dans le cadre du FISAC, la ville aide également les commerçants à s’équiper de caméras. Plutôt que le tout-vidéosurveillance, c’est donc cette utilisation ciblée, où le rapport cout/efficacité est démontré, que nous tendons à privilégier à Clamart.
Le nécessaire renforcement des effectifs policiers
Il n’en reste pas moins que seule une augmentation d’effectifs permettrait d’assurer une meilleure couverture et des délais d’intervention plus courts. Depuis 2002, je suis intervenu dans ce sens auprès de tous les Ministres de l’Intérieur. En 2005, M. Sarkozy m’avait promis des effectifs supplémentaires que nous attendons toujours. J’ai également sollicité Claude Guéant pour lui remettre la pétition signée par plus de 4000 clamartois.
Ma demande trouvera un écho plus favorable si François Hollande est élu Président de la République. Le candidat socialiste s’est en effet engagé à créer 5000 postes dans la Police, la Gendarmerie et la Justice.
A Clamart, comme au niveau national, la sécurité est un sujet sérieux. Il pose la question de la répartition des compétences entre Etat et collectivités, et des moyens accordés à la Police et à la Justice. Aux polémiques stériles et autres opérations de communication, nous préfèrerons toujours la voie de la réflexion et la mise en place d’actions concrètes.