En faisant une nouvelle fois des annonces, sans réflexion préalable, pour améliorer la lutte contre la menace terroriste en France, le Président de la République confond encore vitesse et précipitation.
La majorité de gauche du Sénat a, pour sa part, décidé tout d’abord d'évaluer l’efficacité du dispositif actuel afin que le législateur puisse prendre par la suite les mesures les plus adaptées permettant de combler ses lacunes.
La commission de contrôle de l’application des lois au sein de laquelle je siège va donc se réunir dès la semaine prochaine et procéder rapidement à une série d'auditions autour des plus hauts responsables et spécialistes français dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. A l’issue de ses auditions, nous serons plus à même de cerner les difficultés qui limitent l’action publique.
Des crimes tels que ceux commis à Toulouse et Montauban et qui ont endeuillé notre Nation doivent nécessairement interpeller les élus. Il est de leur devoir de déceler les failles qui ont permis à Mohamed Merah d’échapper à la vigilance de l’Etat. Mais ils doivent se garder de toute précipitation qui pourrait entamer la crédibilité et la portée de leur réaction. Une précipitation qui semble être la marque de fabrique de M. Sarkozy depuis son élection en 2007.