En ces périodes de fêtes, un bien triste record vient de tomber : le taux de chômage en France a atteint son plus haut niveau depuis douze ans avec une évolution de 1.1% en novembre. En progression de 5.2% sur l’année, le nombre de demandeurs d’emploi dépasse désormais les 2.8 millions.
Dans les Hauts de Seine, bien que la progression annuelle soit inférieure à la moyenne nationale (+4%), la tendance sur le dernier mois est accablante. Entre octobre et novembre 2011, le chômage a augmenté de 2%, soit la moitié du chiffre annuel, et concerne quelques 65 150 inactifs (catégorie A). Au total, le nombre global de demandeurs d’emploi (qui comptabilise aussi les activités réduites, mais pas les stagiaires, ni les malades, ni les contrats aidés) atteint 90 420. C’est dire si les perspectives pour les mois à venir sont peu réjouissantes sur notre territoire.
Le bilan de M. Sarkozy en matière d’emploi est désastreux. Certes, la crise économique est passée par là. Mais cet argument, repris à tout bout de champ par l’UMP, ne doit pas éclipser la responsabilité du chef de l’Etat. Sous fond de "travailler plus pour gagner plus", ses mesures n’ont ni œuvré à la baisse du chômage, ni à la croissance du pouvoir d’achat.
Aujourd’hui, marche arrière toute ! Pour résoudre la crise de l’emploi, les mêmes qui tapent sur les 35h, suggèrent désormais le recours généralisé au chômage partiel (Xavier Bertrand cette semaine). A n’en pas douter, ces orientations seront reprises le 18 janvier prochain lors du sommet pour l’emploi, qui à seulement quatre mois des présidentielles, prend des allures d’exercice électoraliste. "Travailler moins pour gagner moins", rien de finalement bien étonnant de la part de « l’homme de la rupture ».
Plus sérieusement, le recours au chômage partiel pose deux problèmes majeurs.
D’une part, il ne résout pas le problème des chômeurs qui entrent sur le marché du travail. Il s’agit en effet ici « moins de partage de travail que de partage du chômage », pour reprendre les propos de Gérard Cornillaud, directeur adjoint de l’OFCE.
D’autre part, s’il peut s’avérer utile dans une situation de crise temporaire, il peut aussi être un frein à la reprise en cas de crise persistante. Or, avec quelques 900 fermetures d’usines et plus de 100 000 emplois détruits en France depuis 3 ans, tout laisse à penser que nous traversons une crise durable, à laquelle il faudra répondre par des mesures structurelles.