Demain, 1er novembre, comme chaque année, nous rendrons hommage aux victimes du génocide arménien. Nous serons de nouveau réunis autour de notre croix du Kaatchkar pour nous souvenir ensemble de ces femmes, de ces enfants, de ces hommes sauvagement précipités dans l’abîme.
Près d’un siècle après ces massacres, il s’agit avant tout de faire vivre le devoir de mémoire. Et le devoir de mémoire passe aujourd’hui avant tout par le combat contre la négation des crimes contre l’Humanité. Comme l’a déjà fait l’Assemblée nationale, le Sénat doit adopter la proposition de loi réprimant la négation de ce crime qui fit 1 million et demi de victimes.
Le Chef de l’Etat s’y était pourtant engagé. Nous savons maintenant qu’il n’en sera rien. Nous savons tous le double discours auquel celui-ci s’est livré. Nous savons tous l’obstruction qui a été celle des parlementaires de la majorité présidentielle à l’adoption de la loi pénalisant la négation du génocide le 4 mai dernier au Sénat. Ce texte, après 5 ans d’attente, était enfin soumis à l’examen de la Haute Assemblée grâce à l’utilisation, par les sénateurs socialistes, alors encore minoritaires, de leur niche parlementaire.
Le déplacement du Chef de l’Etat en Arménie le 6 octobre dernier n’aura été qu’une vaine tentative de reconquête de la communauté arménienne. Nous savons désormais la valeur qu’il faut accorder à ses nouvelles déclarations sur sa volonté de faire taire les négationnistes.
Notre pays doit demeurer fidèle à ses valeurs humanistes et continuer de porter un message de paix et de tolérance. Il ne peut accepter que, sur son territoire, on puisse impunément nier l’existence d’un crime contre l’Humanité. La gauche est désormais majoritaire au Sénat. Nous devons aller au bout du processus législatif qui nous permettra enfin de lutter efficacement contre ceux qui nient le droit aux descendants des victimes d’entretenir la mémoire des femmes et des hommes tombés sous les coups arbitraires de leur bourreau.
Désormais Sénateur des Hauts-de-Seine, vous pouvez compter sur ma détermination à rapidement présenter de nouveau ce texte de loi au vote de la Haute Assemblée.