Depuis de nombreuses années, il apparaissait plus qu'indispensable de réformer nos collectivités territoriales. Elles sont de plus en plus complexes, de plus en plus nombreuses et leurs compétences, étaient, aux yeux de nombreux de nos concitoyens, peu claires. Pourtant, nous le savons, elles sont un maillon essentiel de notre démocratie et de notre administration.
C’est ainsi que depuis le début du quinquennat, j'ai accompagné les réformes du gouvernement pour simplifier et rendre plus efficientes et plus accessibles nos institutions locales.
Les réformes territoriales prisent à l’initiative du Président de la République s’articulent autour de trois volets.
La première loi de janvier 2014, dite de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, a consacré la création de ce nouveau statut et amorcé une véritable clarification de l’exercice des compétences au niveau local. Ainsi le 1er janvier 2015 les métropoles de Rennes, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Brest, Lille, Rouen, Grenoble, Strasbourg et Montpellier ont vu le jour. Ainsi que celle de Lyon qui dispose d’un statut particulier. Puis le 1er janvier 2016, les métropoles du Grand Paris et d’Aix-Marseille-Provence ont été créées.
La seconde loi a réduit le nombre de régions de 22 à 13, pour renforcer leur poids économique et affronter les défis du XXIe siècle.
Enfin, la troisième loi, la loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (dite NOTRe), a confié de nouvelles compétences aux régions et redéfinit plus clairement les compétences attribuées à chaque collectivité. En supprimant la clause de compétence générale pour les départements et les régions, cela a permis de clarifier « qui fait quoi », d’harmoniser les politiques publiques entre les différents échelons et d’éviter les dépenses inutiles. Cette loi a ainsi renforcé le rôle des communes, puisque c’est le seul échelon territorial à conserver cette clause générale de compétences, tout en mettant en place des intercommunalités plus fortes. En parallèle de nouveaux outils encouragent les regroupements de communes. En effet, la proposition de loi dite des « communes nouvelles », propose que les communes qui se lanceront dans cette démarche de rationalisation bénéficient d’une incitation financière. Ainsi lors du dernier congrès des maires, le Président de la République a déclaré qu’il prolongerait jusqu'au 31 décembre 2016 cette incitation.
En tant que parlementaire à la Chambre haute et membre de la « mission de contrôle et de suivi de la mise en oeuvre des lois de réforme territoriale », je suis bien évidemment à l’écoute des territoires et entends les retours des élus de terrains qui demandent une stabilité législative et du temps pour mettre en place ces réformes. J’ai d’ailleurs, dans le cadre de la mission, effectué des déplacements en Normandie et en Aquitaine, qui ont permis de recueillir des éléments concrets sur la fusion des anciennes régions et sur la mise en œuvre de la nouvelle carte intercommunale.
Indispensables à la modernisation de notre démocratie et de notre décentralisation à la française, ces changements ne pourront rendre nos collectivités territoriales plus efficaces et plus attentives aux besoins de nos concitoyens que grâce à l'engagement des élus locaux, premier relais de notre vie politique.
Il faut maintenant laisser du temps pour que toutes ces réformes produisent leurs effets. Il faudra bien sûr améliorer les dispositifs mais se garder de nouvelles grandes réformes qui déstabiliseraient nos territoires. Cette perspective inquiète les élus locaux de tous bords et j’espère qu’à l’occasion des grands rendez-vous de 2017 la raison l’emportera et que nos collectivités bénéficieront d’une stabilité institutionnelle.