Après l’échec de
l’examen du texte en première lecture, je me félicite que le Sénat ait enfin pu
apporter son expertise à l’élaboration d’une métropole à Paris. L’adoption des
articles du texte relatifs à Paris a notamment été permise par le soutien de
plusieurs sénateurs UMP et centristes. Les sénateurs de droite Alto-séquanais
se sont eux, sans surprise, dans une position parfaitement isolationniste,
opposés frontalement au texte.
En première lecture,
avec le soutien du groupe communiste, ils étaient parvenus à repousser en bloc
la proposition qui nous était faite de créer une métropole à Paris sous la
forme d’un syndicat mixte. De cette copie blanche transmise par le Sénat à
l’Assemblée Nationale, nous est ensuite revenu un projet métropolitain beaucoup
plus intégré.
En effet, le Sénat
a examiné en seconde lecture un projet de loi qui révolutionne les rapports de
solidarité entre Paris et sa proche banlieue. Cette plus grande solidarité, les
élus socialistes franciliens l’appellent de leurs vœux depuis de nombreuses
années. La petite couronne parisienne est une terre de contrastes. Ce sont ces
déséquilibres que nous entendons atténuer avec une nouvelle gouvernance à
l’échelle de la métropole.
Cette métropole, je
veux qu’elle soit intégrée le plus largement possible. En fusionnant les EPCI
existants, nous permettrons à la fois de ne pas créer d‘échelon supplémentaire
tout en allant beaucoup plus loin que par la création d’un simple syndicat
mixte. A titre personnel, j’aurai souhaité aller plus loin dans l’intégration.
Je crois que certains de mes collègues, même sur les bancs de l’opposition,
partageaient aussi cette conviction. J’avais déposé un amendement proposant à
l’horizon 2018, sur le modèle lyonnais, la création d’une nouvelle collectivité
hybride issue de la fusion des départements concernés et de la métropole. Cet
amendement, je n’ai pu le défendre car il a subi le couperet de l’article 40
lors de son examen par la commission des Finances. Mais beaucoup d’intervenants
ont convenu que cette issue semblait de toute façon inéluctable à moyen ou long
terme.
Durant les débats,
avec les partisans du texte, je me suis employé à tordre le cou aux faux
arguments qui visent à compromettre la réalisation de cet ambitieux objectif :
Non, cette métropole ne signifie
par le retour du Diktat de Paris sur sa proche banlieue. Par le passé, cela été
le fait de la volonté de l’Etat. Dans le futur, avec la métropole, les élus de
Paris et de la banlieue vont au contraire trouver un véritable espace de
concertation afin de mieux collaborer ensemble. 75% des futurs conseillers
métropolitains ne seront d’ailleurs pas des élus de la capitale.
Non, les Maires ne vont pas
devenir inutiles avec la concrétisation de ce projet. Ce sont justement les
Maires qui vont gouverner la future métropole.
Non, il n’est pas plus
pertinent de faire la métropole à l’échelle régionale. L’échelon le plus
pertinent demeure Paris et sa petite couronne.
Dans une grande partie du périmètre de la région, la ruralité est encore
très présente. Je m’étonne d’ailleurs que ce soient souvent les mêmes personnes
qui dénoncent un futur monstre technocratique, sans proximité, qui dans le même
temps veulent étendre son périmètre sur une aire beaucoup plus importante.
C’est tout à fait contradictoire. En fait, ceux qui réclament cette option
savent qu’elle est aussi irréaliste qu’irréalisable pour le moment… Et j’ai la
conviction que c’est pour cela qu’ils la revendiquent, espérant en fait le
statut quo.
Ce statut quo nous avions le devoir de le refuser. Le
fait métropolitain représente l’avenir à Paris, à Lyon, à Marseille comme dans
d’autres grandes agglomérations françaises. Dans un souci d’efficacité des
politiques publiques, nous ne pouvions lui tourner le dos. La réalité de la
crise du logement dans la zone dense parisienne appelle des réponses fortes. Avec
la création d’une métropole le 1er janvier 2016, les socialistes et
le Gouvernement ont donc voulu résolument se tourner vers l’avenir et ce, sans
attendre.